Le semis de plusieurs cultures dans le rang impose un matériel particulier. Il est bien sûr possible de mélanger directement dans une seule trémie, mais si les graines sont de tailles différentes, on peut vite se retrouver face à des situations insolubles et une très grande hétérogénéité de semis. Pour Benoît et Valentin, le choix agronomique prime, ils voulaient des rangs denses, forts et homogènes, et des interangs larges, et ont donc adapté un semoir en fonction de ce choix. Une seconde cuve a été installée, couplée à la première avec un débit de semence proportionnel à l'avancement. Et pour l'interang le semoir a été élargi, passant de 4 à 6m, et gardant le même nombre d’éléments.Benoît et Valentin sont paysans boulangers à la Ferme de la Gauloise, en Bourgogne au Nord de Dijon, sur 150 ha. Ils se sont installés en 2006, l'exploitation étant auparavant gérée par le père de Benoît, et était passé en bio dès 1996. A l'heure actuelle la ferme fonctionne avec 0 intrants, toutes les cultures combinent deux ou trois espèce, et le sol est couvert en permanence. Sans être en biodynamie, les pratiques s'inspirent d'une partie de ses recommandations. La ferme est notamment remarquable par l'autoconstruction en bois de toute la partie stockage et transformation.
Lors de la modification de cette outil, un soucis particulier a été porté à ne pas faire de modifications irréversibles, afin de pouvoir revendre l'outil sans difficultés.
Élargissement
Un mètre de poutre a été ajouté de chaque côté du semoir, à l'aide de tubes carrés boulonnés, et donc facilement démontables. L'emplacement pour ajouter de la longueur est déjà prévu sur le semoir d'origine.
Cet ajout de poids rend nécessaire un second vérin pour le relevage, qui est installé à l'arrière, en symétrique du vérin avant.
Ajout d'une deuxième trémie
La trémie rouge est de récupération. Son support, fait de tubes carrés, est posé sur le semoir avec des fixation amovibles, et n'a pas entrainé de modification de la structure de base. La cuve est boulonnée directement sur ces tubes carrés. Le support est complété à l'arrière par un autre tube permettant de suspendre la ventilation.
Ventilation
Le système d'origine est conservé, le mécanisme est seulement reculé derrière la seconde trémie, et le nombre de tour à la minute du ventilateur a été augmenté. Les graines circulent ensuite dans des tubes parfaitement emboités. La tête de répartition est directement dans la grande trémie d'origine.
Entrainement
L'entrainement est proportionnel à l'avancement, basé sur une roue dentée à l'arrière du semoir. Encore une fois l'entrainement d'origine n'a pas été touché. La transmission se fait de la roue à l'arrière directement vers la trémie à l'avant. Des engrenages (amovibles encore une fois) reprennent l'entrainement sur la trémie à l'avant pour le transmettre sur la trémie à l'arrière.
Creuseurs de travées
L'exploitation fonctionne également avec un semoir-bineuse à ski (non autoconstruit). Des creuseurs de travées sont installés sur le semoir afin de pouvoir guider les ski si nécessaire. Ils sont constitués d'une dent droite sur laquelle est fixée une tôle pliée, renforcée à l'arrière par un fer plat. Ils sont fixés sur divers éléments du semoir afin d'avoir le bon écartement par rapport à la bineuse.
Coût
Sans compter le prix du semoir d'origine qui était déjà sur l'exploitation, l'ensemble a couté 3000€ :
- 1000€ de ferraille,
- 1000€ pour la ventilation et la distribution,
- 1000€ pour le reste (quincaillerie...), dont le vérin qui a été ajouté
Ce semoir fonctionne très bien pour tout type de biculture, Seigle et Lentillon par exemple. Il répond bien aux attentes agronomiques de la ferme, marche en interaction avec une bineuse à ski, et l'adaptation est intégralement démontable !
Pour aller plus loin :
La chronique sur la partie stockage, tout en bois !
Un pulvérisateur construit sur la même ferme
Un autre semoir en double trémie autoconstruit
Encore un ajout de trémie
Ces travaux de recensement bénéficient du soutien financier de l’Europe et du Réseau Rural National, par le biais de la Mobilisation Collective pour le Développement Rural coordonnée par l’Atelier Paysan sur "L’innovation par les Usages, un moteur pour l’agroécologie et les dynamiques rurales" (2015-2018), dont la FNCUMA, la FADEAR, l’InterAFOCG, AgroParisTech et le CIRAD sont partenaires.
