Le fils de Michel avait vu suite à un voyage en Australie une machine qui est beaucoup utilisée là bas en biodynamie, le rehabilitator. Il a profité de fait qu’un ami en à lui en commande un pour se fournir des dents, et a reconstruit un châssis autour, en l’adaptant, et avec l’aide d’un ami soudeur. Il disposait des plans de l'original, et s'en est inspiré, en adaptant la largeur aux vignes (1m30), et en passant de 7 à 3 dents.Michel Prouillac est installé en viticulteur sur un domaine familial en Dordogne, en biodynamie depuis 2012. Il a commencé l’autoconstruction avec ses hangars et sa maison, et y a très vite pris goût pour le côté économique et l’adaptation fine à ses besoins spécifiques. Il ne cesse de retravailler ses machines, qui évoluent tous les ans !
Construction
Cette machine est constituée de deux parties : un châssis avec 3 dents, et deux rouleaux derrière. le châssis est récupéré d'une autre machine, la ferraille qui a été ajoutée est neuve mais à bon prix car déclassée, et les rouleaux sont faits à partir des chutes d'acier issues de la découpe des dents, un acier particulièrement dur qui était dur à souder. Les deux rouleaux sont montés ensemble sur un pivot (voir photo), afin de mieux suivre les irrégularités du terrain. Ce pivot permet aussi de diminuer le poids de l'outil lorsqu'on le lève pour le déplacer. Des déflecteurs ont été ajoutés pour protéger les ceps et éviter d'abîmer les paliers. Le but des deux rouleaux est de casser les mottes faites par ces grandes dents qui travaillent profond et remuent beaucoup de terre. Il est possible de régler l'inclinaison du T sur lequel sont montés les rouleaux, rendant ainsi le premier rouleaux plus ou moins agressif relativement au deuxième. En pratique, ce réglage est toujours utilisé avec les deux rouleaux à plat.
les rouleaux peuvent être levés ou baissés, appuyés plus ou moins sur le sol, a l'aide d'un vérin.
Utilisation
Cette machine est utilisée soit avant plantation de nouvelles vignes soit pour détruire des couverts (engrais verts en particulier). La forme particulière de ses dents, avec un angle d'attaque faible, la rend peu exigeante en traction. La machine originale, plus grosse et avec 7 dents se tire avec 80CV, dans un couvert.
Les conditions adéquates de passages sont assez précises, et donnent des fenêtres assez resserrées. Il faut arriver à viser le bon moment où la terre est juste légèrement humide. Si passé dans de mauvaises conditions, la machine peut faire énormément de mottes, mais passée dans le cas idéal, le travail satisfait parfaitement Michel, notamment pour détruire les couverts sans le moindre bourrage, et seul le ray gras a repris (mais il est de tout façon difficile à parfaitement maitriser). On peut aller travailler aussi profond qu'une charrue en préparation du sol, mais le sol n'est pas retourné.
Pour entrer dans la parcelle, Michel fait d’abord entrer doucement dans le sol sur quelques mètres, puis met la pression sur les rouleaux avec le troisième point.
Coût
env. 4000-5000€, pour les dents, la ferraille (déclassée), et le châssis récupéré
Amélioration
Michel réfléchit à mettre le semoir faisant tomber les graines entre les deux rouleaux, il possède déjà un semoir de ce genre qu'il a autoconstruit (à venir prochainement sur le forum)
Pour aller plus loin
- base de donnée d'outil pour le travail du sol en viticulture
- Fiche technique travail du sol en vigne de l'ITAB
