Charrue enjambeuse de mottesPierre Gallet est prestataire de services en traction animale du côté de Chambéry. Outre des travaux de maraichage ou de viticulture, il fait travailler ses Comtois lors de Kermesses transportant les touristes ou travaillant dans les jardins, là où les machines sont trop bruyantes ou n’ont simplement pas accès.
La diversité de son activité lui donne ainsi de bonnes excuses pour bricoler tout ce dont il a besoin. Chez lui on retrouve une collection de vielles machines en TA récupérées pour pas un sou, des systèmes d’attelages franchement inventifs ainsi que des porte-outils aux allures extraterrestres dont l’existence est due autant par un besoin en matériel que par la passion pour le bricolage de Pierre.
Pierre possède une petite collection de vielles charrues dont certaines possèdent des socs interchangeables.
Le principe de construction de ces charrues est simple et efficace : un cadre en bois consolidé avec des fers assurant solidité et rigidité. Les socs sont interchangeables et remplaçables facilement, ce qui permet, en bout de rand, de changer de soc et repartir dans l’autre sens. De plus, un système de trous à l’avant du châssis, permet de décaler la machine de l’axe d’avancement du cheval.
Partant de ce principe de socs interchangeables, Pierre a bricolé une petite charrue à base de ferraille de récupération (dont on peu deviner un bout de dent de vribro et un tube de rotoandaineur (dont on reparlera!)
L’avant-train était également fabriqué maison mais n’a malheureusement pas prouvé son efficacité en termes de conduite, il l’a donc interchangé avec un avant-train de charrue classique récupéré sur l’une de ses anciennes brabanettes.
Le principe de cette machine est sa grande hauteur de châssis. Cela lui permet en fait « d’enjamber » les mottes de terres lors du passage de la charrue dans une prairie par exemple. En effet, il avait remarqué que celles-ci se coinçaient sous les brabanettes classiques, le forçant à s’arrêter pour dégager les mottes.
La charrue enjambeuse V2 attend d’être testée afin de pouvoir valider la stabilité son nouvel avant train. Adaptation d'une bineuse genre "PlanetJR" des années 60
Cette bineuse est sans doute l’outil le plus utilisé par Pierre. Selon lui, ce système éprouvé et approuvé dès les années 60 est imbattable : tout y est réglable de manière simple et intuitive : du terrage qui se fait via trois trous (maintenant trois encoches découpées par Pierre afin de rendre le réglage encore plus rapide, à la largueur de travail, réglable via une manivelle à cran dont il a ajouté une fine tige en métal servant de garde afin que sa longe ne se prenne pas dedans; ou encore le réglage de la hauteur des brancards qu’il a rallongé via un levier de treuil relié au réglage initial grâce à une tige de métal (cela lui évite d’avoir à se baisser de trop en bout de rang). Réalisation d'une copie de sa bineuse "PlanetJR"
Étant donné que son vieux matériel est celui qui fonctionne toujours le mieux et celui qu’il utilise le plus, Pierre Gallet a décidé de se baser sur ses anciens modèles de bineuses pour en réaliser une à sa sauce. On reconnaitra la sempiternelle dent de vibro servant à rigidifier le cadre, tandis qu’un ami forgeron lui a fabriqué les supports de dents. Malheureusement, ceux-ci manquent de solidité et il a dû les remplacer.
Comme chaque fois, le coût est inconnu (quand on aime, on ne compte pas !) et l’utilisation… ben c’est une bineuse à biner.
En comparaison, elle est légèrement plus lourde que la bineuse de base, ce qui semble être un atout, puisque la machine sera probablement plus stable et s'enfoncera mieux dans le sol. Un peu de pub tant qu'à faire: Grâce au concours d'Hippothèse, l'Atelier Paysan et un collectif de paysans en traction animale (dont Pierre Gallet) ont réalisé un prototype de Néo-Planet en 2016 et consultable ici : https://latelierpaysan.org/Bineuse-Neo-Planet
Plumettaz: elle n'était pas faite pour la traction animale
Initialement prévue pour être tractée via un treuil dans la vigne, Pierre a récupéré ce châssis de Plumette bineuse dans l’idée de l’adapter à la traction animale et en faire un petit porte-outil léger et maniable. Il a remplacé l’ancienne roue métallique jugée trop instable, par des roues en caoutchouc neuves montées sur un petit essieu pivotant fabriqué maison. L’avantage de cet outil est que tout est adaptable et modifiable facilement, ainsi il a pu adapter le support de socs pour y installer un système permettant de réaliser deux petits buttages de chaque côté d’un inter-rang de vigne. Le système s’inspirant des rasettes de vielles charrues brabants. Ce système s’est cependant avéré très difficile à conduire puisqu’il faut gérer deux buttages à la fois (sans doute que les chevaux y arriveraient mieux avec leur angle de vision). Il y a également installé un système de chasse-terre au centre de la plumette, lui permettant d’éviter de salir la bande travaillée avec de la terre.
Malheureusement, l’outil ne se comporte pas comme prévu une fois en conditions de travail. Le châssis semble trop court et est instable, l’outil n’ayant pas été pensé pour une utilisation en traction animale, les vitesses de travail doivent être différentes. De plus la position des roues génère quelques problèmes.
Coût : une vielle plumette
Intérêt : à discuter
Pour aller plus loin:
L'article sur Pierre Gallet d'Hippothèse: http://hippotese.free.fr/blog/index.php ... rre-Gallet
Le néo-Planet:https://latelierpaysan.org/Bineuse-Neo-Planet
Ces travaux de recensement bénéficient du soutien financier de l’Europe et du Réseau Rural National, par le biais de la Mobilisation Collective pour le Développement Rural coordonnée par l’Atelier Paysan sur "L’innovation par les Usage·R·E·s, un moteur pour l’agroécologie et les dynamiques rurales" (2018-2021).
