Vincent Fleith est issu d’une famille d’agriculteur. Ses grands parent avaient une ferme céréalière en Champagne.
Ce bricoleur inénarrable gravite dans le monde des associations de viticulture de la région. Il a été président de Vignes Vivantes, la seule association d’agriculteurs qui regroupe des exploitants conventionnels, bio et en biodynamie.
Vincent a participé à nombre de projets innovants, sur les questions de la fertilité du sol et de la réductions des intrants. Ces questionnement l’ont conduit vers une vision complexe de l’agriculture et du fonctionnement d’une exploitation, pour aboutir à cette problématique : comment valoriser au mieux les déchets de la viticulture ?
Une évaluation énergétique de son patrimoine bâti lui offre un ancrage intéressant : la consommation électricité pour le chauffage représente 45 % de son poste de dépense en énergie. D’où l’idée d’investir dans une chaudière qu’il ferait fonctionner en brûlant le bois des sarments de vigne et ses stocks de miscanthus, ou même du bois en copeau. Et cette chaudière, il lui faut un bâtiment adapté, qui concentre toutes les fonctions de stockage et de transformation associées à cette activité.
Vincent se lance alors dans la conception d’un petit hangar bois, constitué d’une ossature bois, et de deux cellules au rez de chaussée dont l’une accueille la chaudière, et l’autre le silo de stockage du combustible. L’étage est dédié au stockage du mischantus. Tout l’espace couvert par la passée de toiture et le plafond sert de rangement pour les machine, les tracteurs et les outils de tisanerie pour la biodynamie. Un système de récupération des eaux de pluie a également été installé, eau qui est utilisée pour préparer les tisanes.
Historique :
Contexte : Au sein de son exploitation en viticulture biodynamique, Vincent recherche un moyen de valoriser les sarment de vigne, c ‘est à dire les branches de vignes lignifiées.
Nature et surfaces : 10 ha de vignes, 1 ha de mischantus
Besoin initial : Un bâtiment pour accueillir une chaudière, ainsi que le stockage des matériaux de chauffe.
Clef de détermination : Recherche d’une optimisation des espaces et de l’utilisation des machines.
Parcours réglementaire : Permis de construire deposé par un architecte.
Construction : neuve
Coût :
Charpente : 30 000 €
Bâtiment : 67 000 €
Superficie et fonctions :
100 m² couverts par la charpente.
Donc, 100 m² de stockage au dessus, et 100 m² potentiellement aménageables, dont 40 occupés par les deux locaux chaudière – silo.
Particularités :
Un peu partout dans la construction se cache le secret de Vincent : le miscanthus, une sorte de roseau qu’il fait pousser sur une de ses parcelles, est son matériau d’isolation privilégié.
La chaudière installée est composée de corps de chauffe amovibles, de façon à pouvoir les changer lorsque ceux-ci sont trop attaqués par la corrosion induite par les émissions de gaz d’origine organique. Les réglages très fins permettent d’obtenir des rendement très élevés quelque soit le matériau de chauffe ( 90 % genre). Elle assure le chauffage sur le site ainsi que le préchauffage de l’eau des tisanes.
/!\Plus d'infos sur la chaudière dans les liens à la fin du post /!\
Choix de conception :
Auto conception totale, avec des projets d’extension encore en court.
Une charpente en bois vient couvrir ce bâtiment qui se divise en deux niveaux :
- Au rez de chaussée, la chaudière ainsi que le silo qui contient le matériel de chauffe.
- A l’étage, se fait le stockage du miscanthus ou du bois, et une trappe relie ce niveau au silo pour pouvoir introduire directement le matériau dans le silo. (aspiration)
- Sur le toit est installé un système de récupération d’eau. Cette eau est récupérée et préchauffée dans le local-chaudière, au moyen de tuyaux-serpentins.
L’espace libre sous la dalle du niveau sert d’espace de stockage de matériel, qui est ainsi protégé.
Le compartiment qui vient accueillir la chaudière est séparé de celui qui vient accueillir le silo par une cloison. Seul le compartiment chaudière est isolé, pour limiter les pertes.
Choix constructifs :
- Fondations sur plots en béton sous chacun des poteaux
- Longrines en béton de miscanthus pour les locaux cloisonnés
- Charpente en douglas de la région.
- Isolation du local chaudière : deux couches de placo (norme feu), panneaux d’OSB, cadre en bois qui viennent accueillir l’isolation extérieure en miscanthus : pas de déperdition d'énergie pour le local chaudière.
- Bardage : présent seulement sur un pignon pour l’instant, viendra fermer l’autre pignon du stockage, pour protéger le matériau du vent et des intempéries
Autoconstruction :
Les plots de fondation
Les longrines en « béton de miscanthus »
Les cloisons des locaux : montage de l’ossature, pose du placo, pose de l’isolant, montage de fenêtres.
Le plancher : isolation
La couverture : pose des tuiles
Passage de câble et de tuyaux : plusieurs réserves de câble et de place ont été intégrées, pour des développements futurs.
Temps du chantier/organisation :
Les choses ont avancé petit à petit, car Vincent partage son temps entre plusieurs chantiers et projets. Cette façon de faire permet d’anticiper et d’optimiser les aménagements.
La charpente a été la première étape. Vincent avait fait les dessins et positionné les ouvertures. L’idée, c’était de rester le plus adaptable et libre possible.
Une fois la charpente et la couverture posées, le plancher a été isolé. L’isolation du plancher a été faite au miscanthus et montée par aspirateur, avec une toupie pour monter la chaux.
Cela a pris une 1/2 journée pour 11* 9 m.
La première partie du bardage de protection sur le haut de la charpente a été posée, reste à fermer l’autre pignon.
Il a ensuite fallu monter les cloisons et installer les équipements, notamment la chaudière.
A terme, lorsque toute l’isolation aura été posée, il faudra enduire les murs.
Globalement, les équipements sont fonctionnels en l’état, même si tout n’est pas fini. Les priorité accordées permettent à Vincent de gérer son temps de chantier comme il le veut, et même de partir en vacances !
Défauts constructifs :
Quelques couacs au niveau de ma pose du miscanthus, erreurs qui se sont avérées profitables par la suite ! Parce que l’autoconstruction, c’est aussi beaucoup d’expérimentation

Usages
Organes internes : Ergonomie : Ramener le stockage du matériaux de chauffage au dessus de la chaudière, cela a quelques chose de très pratique.
Le mischanthus stocké en haut peut sécher, et est monté au moyen d’une griffe mécanique. Ensuite, un aspirateur est actionné pour le récupérer directement dans le silo, où il peut ensuite être transmis à la chaudière pour être brulé.
Si c’était à refaire ?
Again !
Si vous souhaitez aller plus loins ...
Sur Vincent Fleith et le domaine :
Le site du domaine ICI
Une interview de Vincent au Salon des vignerons
Sur la chaudière à sarment : Par LA
Sur l’association de vignerons Vigne Vivante : LA
Sur la biodynamie :
Quelle différence entre les vins Bio et les vin Demeter (Label en biodynamie) ?
Pulvérisateurs à préparation biodynamique autoconstruits
Chauffe-eau adapté aux préparations biodynamiques
Ces travaux de recensement bénéficient du soutien financier de l’Europe et du Réseau Rural National, par le biais de la Mobilisation Collective pour le Développement Rural coordonnée par l’Atelier Paysan sur "L’innovation par les Usages, un moteur pour l’agroécologie et les dynamiques rurales" (2015-2018), dont la FNCUMA, la FADEAR, l’InterAFOCG, AgroParisTech et le CIRAD sont partenaires.
