Semoir à engrais vert adapté
Publié : 10 octobre 2016, 15:41
Fanny a été convaincue par l’intérêt agronomique des engrais verts en viticulture, mais ne trouvais pas de matériel de constructeur à un prix qui lui paraissait raisonnable. Elle a donc décidé de se tourner vers du vieux matériel de grande culture, qui présente toutes les qualités recherchées pour un semoir viticole, et qui restait à l’époque de largeur adaptée au vignoble, pour pouvoir passer dans des vignes à 2,50m. Il n’a pas été très difficile de se procurer un vieux semoir double trémie de marque Nodet, et Olivier l’a adapté pour correspondre aux besoins spécifiques des engrais verts.Fanny est viticultrice à Montbazillac sur un domaine familial de 27ha, en bio depuis les années 60. Le sol est difficile à travailler sur le domaine, avec un sol fait d’argiles lourdes. Cela complique particulièrement le contrôle de la compétition entre la flore spontanée et la vigne. Olivier, le compagnon de Fanny dispose de bonnes connaissances en mécanique et est l’auteur des différentes autoconstructions et adaptation du domaine.
Ce semoir a été construit avec d’autres dans le cadre d’un GIEE sur les engrais verts animé par Agrobio Périgord. Il a été présenté au salon Tech&Bio viti en 2016 puis nous sommes allé rencontrer Fanny et Olivier pour en parler d’avantage. Pour le moment il reste à l’état de prototype, il n’a pas eu l’occasion de servir et la pertinence agronomique des innovations techniques n’est pas assurée.
Construction
Les modifications de ce semoir concernent les pièces travaillantes. L’attelage, les trémies et le mécanisme de descente des graines n’ont pas été touchés. Le choix a été fait de mettre toutes les descentes sur une seule rangée, afin d’éviter le porte à faux au maximum.
Disques
Le montage des disques est assez particulier, Olivier a choisi de rendre les disques solidaires 2 à 2, ce qui lui permet d’utiliser de simples roulements d’import à 3€, et un tube plein traversant le tout, soudé sur la platine. Cela permet aussi un important gain de place ! La profondeur des disques est réglable grâce au montage avec un boulon et plusieurs trous dans le fer plat.
Dent & Soc
Ils ont été choisis pour être le plus petit possible, afin de gagner de la place et de pas trop bouger le sol. Les soc sont les plus petits qu’Olivier a pu trouver, le but étant de diminuer au maximum le bourrage.
Fermeture du sillon
On trouve souvent des chaines ou des roues de rappui, Olivier a ici décidé de combiner les deux. L’innovation la plus remarquable sur ce point est le mécanisme de rappui avec les ressorts. Le mécanisme est recyclé à partir du même semoir, sur lequel il est à l’origine placé à l’avant et sert au terrage. Les roues peuvent être montées et démontées très rapidement si nécessaire, elles sont toutes indépendantes et assurent de bien suivre les éventuelles irrégularités du terrain.
Une tige filetée soudée sur le châssis et le support des ressorts permet de régler la tension de ces derniers, et donc la pression exercée par les roues.
Entrainement
l’entrainement est prévu avec une chaine. Un unique pignon situé sur l’axe permet de l’entrainer et de faire descendre les graines. Ce pignon est entrainé par une plus grande roue, rabattue sur la photo mais qui peut pivoter vers l’arrière afin de rouler derrière la machine. Pour le moment, la chaine n’a pas encore été mise en place.
Coût
- Semoir Nodet 200€
- Châssis 70€
- tout le reste : roues tondeuse, roulements, disques, dents, soc...~600€
- TOTAL 900€
Depuis le début de la réalisation de ce semoir, une autre opportunité de récupération de vieux semoir à maïs s’est présentée, il est donc probable que ce prototype soit finalement abandonné sans avoir véritablement servi, mais toutes les idées mises en œuvre sur cette machine seront recyclées !
Pour aller plus loin
- Réhabilitation d'un semoir à mais centenaire
- Le travail de l'Atelier paysan sur un semoir initialement construit par un viticulteur jurassien
- Un semoir à engrais vert ultra simple pour semis à la volée
